samedi 18 septembre 2010

Mais qu'est-ce que je fous là ?

Question somme toute habituelle voire quotidienne que je me pose ces derniers temps. Alors oui, c'est assez vaste, mais je vais préciser : qu'est-ce que je fous en PRÉPA ? Qu'ai-je donc fait ? En effet, j'ai la vague impression de m'être mise dans une situation disons foireuse. Je ne sais même pas comment je vais m'en sortir. Dès les premiers jours, mes impressions n'ont pas été des meilleures. La déception était plus que présente, et elle l'est encore. Je m'imaginais un tas de profs passionnés, vivants, joyeux d'être prof de prépa plutôt que prof de lycée, d'avoir des élèves relativement intéressés en face d'eux (quand ils ne dorment pas encore suite à une soirée d'intégration mouvementée - où je n'étais pas, je précise - et quand ils comprennent le charabia qu'on leur raconte). Eh bien ce schéma idyllique ne s'est pas révélé vrai. Pas du tout. Après, ce n'est que le début de l'année, il est difficile de juger. Le prof d'histoire est passionnant, c'est certain (2 copies doubles par cours, ça fait mal aha). Mais après, je n'ai pas senti de réel engouement de la part des autres. Peut-être que ça vient de moi. Quoiqu'il en soit, j'ai peur d'être dégoûtée des matières que j'aime à la base. Ces derniers jours, je n'ai pratiquement travaillé que l'histoire (matière que j'abhorrais, il faut le préciser) et les maths. Je ne fais que ça et j'avoue que ce n'est pas pour me déplaire. J'ai aussi commencé L'éducation sentimentale de Flaubert pour la littérature et ça me remotive un peu (j'aime bien Flaubert, j'aime bien le bouquin, j'aime bien la littérature, même si je pourrais porter quelques objections quant aux cours actuels ...). Mais sinon, même l'anglais ne me donne plus envie ! Quand je sais que le prof va s'acharner sur nous sadiquement, misanthropiquement, vicieusement. Ça casse déjà un peu le mythe de la prépa.

Après, la classe. Alors nous sommes 50 hein. Moins 3 qui sont déjà partis. Le nombre risque encore de chuter mais 47, ça fait encore beaucoup de monde dans la salle ! C'était assez étrange parce que dès le premier jour, les groupes se sont formés. Donc pour ceux qui ne s'étaient pas intégrés à ce moment-là, ça devient difficile de trouver sa place (je parle en connaissance de cause). J'ai eu quelques repas seule le midi, c'est assez triste et ça me fait pitié à moi-même, mais quelque part, je me suis rendue compte que je préfère manger seule qu'avec 10 autres personnes (oui oui). Ce qui m'a aussi surprise, c'est la "nature" de la classe. Pas mal de fashions, pas mal de gens que tu te demandes quand même ce qu'ils font là (même si ils s'avèrent très intelligents). Bon, je suis peut-être parano, mais j'ai la sensation d'un certain mépris qui flotte dans l'air. Puis il y a beaucoup de jugements vis-à-vis des "intellos", de ceux qui sont un peu hors norme. Bref, déception aussi de ce côté-là. Il y a tout de même des gens très ouverts et sympathiques, mais toujours pareil, dur dur de s'intégrer (surtout quand on est comme moi et que les gens sont comme eux, à savoir "youpi, la vie est belle, les oiseaux chantent, bisounours power").

Concernant le travail, j'ai de plus en plus peur, je me dis que je n'y arriverai jamais et je me demande si c'est un système sain, la prépa. Emmagasiner tout un tas de connaissances en peu e temps, dans pleins de domaines différents et au final, tout oublier deux jours après. Il faut faire vite, très vite, et des fois, la qualité se perd. La prépa, c'est aussi, quelque part, une absence de liberté de penser. Comme partout, formatage formatage, et il faut éviter de dire ce que l'on pense, comme ça tout le monde se porte mieux et les notes arrivent à suivre. Pour l'instant, c'est un tableau bien noir que je dresse mais il y a tout de même des points positifs. J'arrive à me replonger dans l'histoire, à comprendre un peu l'allemand, à me remettre à la lecture, etc. Mais je ne garantis aucunement que je resterai l'année complète. Je crois que quand on voit la prépa de dehors, on se dit "Oui, je sais, ça va être dur, mais c'est très enrichissant", et quand on est dedans, les choses sont tout à fait différentes. Cette sensation de recommencer la scolarité en seconde, au lycée quoi. Le stress qui va monter, la tension, les tensions entre élèves, la peur de ne jamais y arriver. Puis surtout, la question du "qu'est-ce que je vais faire après ça ?". Je fais un peu partie des gens qui ont fait prépa pour faire prépa (un peu par défaut en fait), mais aussi de la catégorie de ceux qui voulaient enrichir leur culture générale. Après, est-ce le meilleur moyen ? Je n'en sais rien. Je me suis dit hier "L'avantage en fac, c'est qu'on a du temps. Du temps pour lire ce qu'on veut, pour se dire, tiens, j'ai envie de m'informer sur ce sujet alors je vais le faire, ce film me donne envie, je vais aller le voir, etc". Pas de forcing. Je m'arrête donc sur cette note pour la description actuelle de la prépa, en espérant que ma vision s'améliore au fur et à mesure que les semaines vont s'écouler.

8 commentaires:

  1. Je te souhaite tout de même bon courage pour cette année et j'espère que cette première impression de la prépa s'améliora par la suite.

    Je m'y connais très peu en prépa, à vrai dire je ne me suis même pas renseignée sur cette option post-bac, pour moi ça été direct la fac.. et j'ai été déçue par certains aspects moi aussi.. à l'université on est pas assez entourés.. c'est ce qui me manque le plus.. on est vraiment un numéro parmi un tas d'autres. Je vais entrer en deuxieme année de fac, mais j'ai l'impression de n'avoir rien appris de crucial lors de ma première année.. oui on a du temps.. beaucoup trop de temps. En L1 de lettres (ma rentrée est lundi) je me retrouve avec encore moins d'heures de cours que l'an dernier.. ok c'est bien dans un sens: je peux lire, aller au ciné autant que je veux, mais ça incite à un mauvais comportement aussi: ne rien faire, glander! :s
    Je n'ai pas eu l'impression d'être "submergée" par le travail en L1 d'anglais, j'espère que j'arriverai à me motiver cette année pour bosser de manière régulière.

    Donc peut être que la prépa ressemble beaucoup trop au lycée, mais moi je pense que c'est ce qui me motiverais, d'être entourés de profs (même s'ils sont pas tous intéressants), dans une classe réduite et non pas dans un amphi, avoir un programme bien structuré etc..

    Pour ce qui concerne les groupes. C'est mon point faible aussi: j'ai du mal à aller vers les autres,à m'intégrer. je mange donc assez souvent seule le midi.. enfin je sais pas encore si je parviendrais à "trouver ma place" cette année, je ne connais encore personne.. à voir lundi xD
    Mais sinon ça ne me gêne en rien de trainer toute seule, d'être dans mon coin à lire un bon bouquin (la fille associable ? xD) vaut mieux être seule que mal accompagné comme on dit. Et de tout manière au bout de certains jours on arrive toujours à nouer quelques relations mais si souvent celles ci disparaissent à la fin de l'année scolaire XD!

    Bref je parle un peu pour rien dire xD
    Bon courage et bon succès :]

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  2. Tu es où en prépa ?

    Je suis en khâgne, et je n'ai absolument pas ressenti cette ambiance à mon arrivée l'an dernier... Et pourtant nous étions 48 au début de l'année, 42 à la fin. Cette année nous sommes 57 dans ma classe.
    C'est un système sain si tu as la force de tenir: la pression n'est pas si forte que ça (c'est bon, t'as aucun concours cette année normalement !), et c'est totalement différent du lycée. Pas les mêmes méthodes de travail, des programmes bien plus vastes et intéressants. Pour les profs, c'est plus aléatoire.

    Après, si ta vision ne change pas, je te conseille de partir à la fac au deuxième semestre: les quelques personnes de ma classe qui appréciaient moyennement sont restées, parce qu'elles avaient conscience de la chance qu'elles avaient, mais c'est pas la peine de faire du forcing si rien ne te plait.
    Je pense aussi que ta vision est fausse: je ne connais personne qui ne pense pas "c'est dur mais enrichissant". Au contraire, ils sont restés parce qu'ils savaient que la prépa, tu n'as pas de deuxième chance.
    Si tu n'es juste pas faite pour ça, part dès maintenant, car tu risques de vite couler. Et la prépa, ça peut rapidement virer à l'enfer quand on est dans le filet de sauvetage.

    Bon courage.

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  3. Tu n'es pas allée à ta soirée d'intégration? Comment ça se fait?

    Dans cet article tu as l'air "un peu" désillusionné... J'espère que ça s'arrangera avec le temps. J'espère que tu arriveras bien à t'intégrer et que tu apprécieras ce que tu fais.

    Pour ma part, je rentre à la Fac demain. J'ai un peu peur mais je suis aussi très excitée. J'espère que je ne serais pas déçue mais bon, on verra :)

    Allez, courage Alex! Je pense à toi ♥

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  4. Aïe. C'est pas facile de se retrouver dans un établissement qu'on n'aime pas, une classe qu'on n'aime pas, avec des profs qu'on n'aime pas, qui nous enseignent des choses qu'on n'aime pas. C'est clair.
    Une classe de 50, c'est juste aberrant. Encore une des conséquences des suppressions de postes de profs. Après on s'étonne des grèves. Mais les réformes de l'éducation nationale dans le seul but de faire des économies, voilà où ça mène.
    Je comprend ta solitude du midi, ça a été pareil pour moi durant tout l'an dernier, à la cantine, où on mangeait en grande tablée, et où je n'arrivais absolument pas à m'affirmer. A la fin, j'avais carrément l'impression de leur courir après pour avoir le "privilège" de manger avec eux, alors que c'était juste une moment horrible pour moi. Cette année, j'ai pris la décision de me mettre en externe, et d'aller manger dehors, seule s'il le faut. Et franchement, j'apprécie mes pauses du midi, où je suis libre, ou je peux prendre mon temps, où je n'ai pas à m'adapter au rythme des autres qui veulent manger vite, pour pouvoir aller fumer leur clope après, je les apprécie tellement!
    Après, peut-être que je m'avance, mais je sais qu'à chaque rentrée dans un nouvel établissement, on a tendance à être dans un premier temps très déçu, par rapport à ce qu'on avait fantasmé. Puis, au final, on finit par s'y faire. Je suis tombée cette année sur la même classe que l'an dernier, que je n'aime pas. Mais j'ai pris sur moi, je m'investis davantage dans les cours, j'essaye de voir au maximum mes amis des autres classes, et les journées sont agréables

    Quoi qu'il en soit, bonne chance, et ne baisse pas les bras! Bisous

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  5. Coucou, je suis tombé sur ton blog par hasard, je suis aussi en prépa mais en A/L. Je ne vais pas répéter ce que les autres ont dit alors je te souhaite juste bon courage et puis accroche toi, faut pas trop s'attacher aux notes ou aux commentaires des profs, il faut se dire que l'on est là pour enrichir notre culture, pas grave si on ne réussit pas tout.

    Bonne chance !

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  6. Je pense deja que la prepa c'est bien mieux que la fac, la fac ca te pourrit, dans le sens ou tu as tellement le temps de tout faire que finalement tu ne fais rien de bien construit et que tu te reveilles un beau matin, dans le meilleur des cas - qui fut le mien, en te disant, merde que m'ont apporté mes 4dernieres années d'études!
    Je pense qu'en prepa, seuls ceux qui en veulent y parviennent, le niveau ok rentre en ligne de mire, mais sortir et faire prepa je pense pas que ca mene a grand chose!
    Dans tous les cas je te souhaite bien du courage, tu n'as pas pris loption post bac la plus facile, mais la facilité n'est pas symbole de reussite ;) loin de la!

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  7. Emmagasiner des connaissances qu'on oublie deux jours plus tard..
    Détrompe toi, il en reste toujours quelque chose. Des repères plutôt que des faits précis. Pour moi, ça marche le mieux en histoire. Apprendre à "sentir" les rapports de force même si tu sais plus trop quel traité marque la domination financière d'une puissance sur l'autre (par ex). Une manière de penser aussi. Et donc un formatage en un certain sens. La question étant plutôt de savoir quel formatage on préfère.
    Quelques mots en passant, donc.
    Courage, courage. La prépa, c'est bien plus dur quand on est démotivé. Maintenant que t'y es.. ne te demande pas si tu veux y rester. Ne te demande pas ce que tu fous là et bosse. En quelque sorte, joue le jeu de la prépa. Et tu verras, en avril ou mai, après le second concours blanc, si tu veux rester l'année prochaine ou pas. Mais pour l'instant, ne "perds" pas ton temps à te demander si oui ou non tu veux la prépa, et en particulier cette prépa. [Plus facile à dire qu'à faire].
    J'ai passé un mois de septembre correct. Avoir repris une ses cours pendant l'été semble être utile.
    Je n'adore pas ma classe. Les cubes sont beaucoup plus sympas que les kharrés, mais voilà, eux ils ont déjà été admissibles, et ils ont déjà fait tout le programme. L'ambiance est très étrange cette année. Moments terribles, mais moments vraiment sympas aussi.
    Je présume que c'est dur de relativiser, que tout va très vite, qu'on n'a pas trop le droit de prendre le temps d'évaluer la situation.
    Bref,
    encore une fois courage.
    Bisous!

    [PS: depuis que j'ai coupé internet de chez moi, je n'y vais que deux fois le mois, et encore, pour récupérer des polys d'histoire ou d'éco.. donc c'est la grande pause aujourd'hui.. dur]

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  8. Salut!
    Je me retrouve tellement dans ce que tu as écrit. Mais surtout tiens bon! Moi aussi je croyais l'année dernière (hypokhâgne) au formatage intensif, au mérpis des autres élèves et des profs. Je pleurai d'être incomprise et de me sentir comme dans un étau intellectuel, prison clinquante embourbée de belles formules bien léchées... Les mauvaises notes s'accumulaient, découragement total, petite progression, puis régression... bref.
    MAIS, aujourd'hui je suis en khâgne (eh oui j'ai réussi à passer finalement) et j'ai compris que ça valait le coup. Je l'ai compris à la fin de l'année d'hypokhâgne. Nous ne sommes pas formatés et ça se ressent en khâgne. En hypokhâgne on veut humilier nos prétentions et nous rabaisser à un degré zéro de connaissance pour rebatir sur du neuf avec de vraies méthodes. Mais les pierres qui bâtiront ton édifices tu ne les acquiéreras qu'en khâgne. En khaĝne on te pousse à être original, à t'affirmer pour te démarquer des autres et faire la différence au concours. Des liens forts se forment entre élèves et profs, vraiment.
    Il faut que tu sois courageuse et que tu te dises que tu es là pour progresser, que tu es là pour toi et ne pas te soucier de ce que peuvent dire ou penser les profs et tes camarades (protège-toi de leur jugement en leur en disant le moins possible sur tes choix et ton avenir prépateux. Ne dis pas combien tu penses avoir que ce soit positif ou négatif. Quand tu seras sûre de tes amitiés tu pourras plus te confier - mais si tu es dans une bonne prépa évite le sujet sensible de l'ENS le plus possible -). C'est difficile, mais c'est possible, crois-moi! Je te conseille aussi un ciné par w-e ou une sortie autre, durant les périodes où je le faisais en hypo j'avais étrangement de meilleures notes.
    Courage! Si tu as besoin de soutien : http://hypokhagneuz.canalblog.com/

    Elise

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